L’état de la langue française au Québec est en constant déclin et le contexte pandémique mondial actuel braque les faisceaux sur la crise sanitaire et met par le fait même l’enjeu de la loi 101 en arrière-plan momentanément.
Les dernières études démontrent une baisse flagrante du français comme langue maternelle chez les Québécois. En l’espace de 15 ans, une réduction de 3,4 % de l’utilisation du français comme langue primaire s’est observée au sein de la province québécoise tel qu’en fait mention le bouquin Le français en chute libre de Charles Castonguay. Il s’agit là, pour Maxime Laporte, président du Mouvement Québec français (MQF), d’un déclin inquiétant : « Ce livre [parlant du livre de M. Charles Castonguay] constate de la manière la plus rigoureuse, comme plusieurs autres études qui vont aussi en ce sens, un déclin du français. »
L’une des raisons qui expliquent ce phénomène réside dans le fait que l’anglais représente un poids démographique nettement plus important que celui que représente le français. Cependant, là n’est pas toute l’essence du problème selon M. Laporte : « Il faut comprendre aussi que tout ne se réduit pas à la réalité statistique et à l’évolution démographique des choses. Évidemment, la langue s’inscrit dans un contexte politique, économique, historique dont on ne peut faire fi. Et en l’occurrence, du point de vue historique, économique et politique, il se trouve que l’anglais se révèle une langue hégémonique. »
Il n’est pas faux d’affirmer que l’anglais jouit d’un certain statut supérieur au français même au sein du territoire québécois. Ce statut lui confère un avantage quant à son utilisation, affirme le président du Mouvement Québec français. Selon le bachelier en droit de l’Université de Montréal : « Ce qui fait l’usage d’une langue plus qu’une autre, c’est son utilité avant tout. »
Le dirigeant du MQF pense que la couverture médiatique des dernières années aurait mis l’accent sur un problème secondaire quant à la langue française. Cet aspect secondaire s’avère être la baisse en qualité du français écrit et oral, un phénomène qui, selon M. Laporte, camoufle le réel enjeu : « Souvent ce thème-là est utilisé comme une diversion [la baisse en qualité du français] pour faire abstraction du vrai problème […] fondamental, au-delà de la question de savoir si les gens parlent bien, il faut se poser la question à savoir si les gens vont encore parler français tout court. »
Tout espoir n’est pas en vain en ce qui concerne la lutte pour la préservation du français au Québec d’après le militant à la tête du MQF : « Toute cette activité-là, ce dynamisme-là nous a fait aboutir à une situation qu’on espérait presque plus. C’est-à-dire qu’enfin, on a un gouvernement majoritaire qui est disposé à rouvrir la loi 101 lui-même. » Les récents développements sur la loi 96 portent à croire que le futur du français au Québec tend vers un avenir meilleur, mais les discussions ne font que commencer…