Que ce soit à cause de ses manifestations, de ses affiches ou de l’omniprésence de ses macarons « oui » parmi la population étudiante, le mouvement des jeunes souverainistes semble rallumer la discussion de l’indépendance du Québec parmi la jeunesse.
Ce mouvement décentralisé (non partisan d’un parti politique) regroupe plusieurs personnes âgées entre 18 et 35 ans qui sont pour l’indépendance du Québec. Ce projet a été initié en 2019, par Alex Valiquette et Léo Leclerc, deux jeunes activistes environnementalistes et indépendantistes.
C’est au lendemain des élections fédérales de 2019 qu’a été mis sur pied le mouvement des jeunes souverainistes (MJS). « Ça partie de cette idée d’être avec des jeunes et de militer pour l’indépendance du Québec dans une perspective non partisane », a confié le co-fondateur du projet, Alex Valiquette. Le mouvement souhaite rallier plusieurs jeunes souverainistes et informer le 6% des Québécois âgés entre 18-34 ans qui ne savent pas s’ils voteraient « oui » ou « non » en cas de référendum (selon un sondage réalisé par Recherche Mainstreet en 2021). Pour rassembler tous ces jeunes gens, le mouvement propose une version actualisée du discours indépendantiste qui représente les combats et valeurs du 21ième siècle. « On veut sortir du nostalgique de l’époque. À un moment donné c’est bien beau regarder des vidéos de René Levesque et de voir l’énergie mais c’est encore plus cool la recréer », a expliqué Alex Valiquette.
« On veut sortir du nostalgique de l’époque. À un moment donné c’est bien beau regarder des vidéos de René Levesque et de voir l’énergie mais c’est encore plus cool la recréer »
Le MJS est standardisé par des balises qui ont été votées par ses membres lors de son premier rassemblement général. Le mouvement se dit pro-féministe, anti-homophobie et transphobie. Le groupe est aussi pour l’auto-détermination des peuples autochtones, pro-langue française ainsi qu’un allié de tous les mouvements écologiques étudiants. Tout le monde peut se réclamer membre du mouvement si ses actions et propos respectent les balises et n’emploient pas de violences.
Plusieurs jeunes, maintenant membres du mouvement, ont connu le MJS grâce aux réseaux sociaux. C’est le cas de Rémi Sauvé, un étudiant du Cégep de Jonquière, qui est devenu actif au sein du groupe il y a presque deux ans, après s’être retrouvé par hasard sur la page Instagram du mouvement des jeunes souverainistes. Avec son groupe d’amis proches, ils ont collé plusieurs affiches pro-indépendance du Québec à travers leur ville natale, Châteauguay. Ces affiches ont été dessinées par un membre du MJS. Rémi a aussi participé seul à une manifestation organisée par le mouvement. « Au niveau politique, mes convictions, en ordre c’est : indépendance et environnement. C’est pas mal les deux choses qui me tiennent à cœur […] C’est sûr que quand je vois des gens mon âge s’intéresser à l’indépendance ça me touche beaucoup », a confié avec émotion le jeune homme.