Le temps d’écran affecte grandement les enfants, surtout en petite enfance. Les conséquences sont autant mentales, que sociales et physiques, et ce, peu importe la qualité du contenu consommé, selon l’étude Jeunes enfants et ses milieux de vie 4,5 et 7 ans.
Les heures passées sur des écrans réduisent le temps accordé à d’autres activités essentielles au développement de l’enfant. Selon la professeure au département de l’enseignement préscolaire et primaire à l’Université de Sherbrooke, Caroline Fitzpatrick, les jeunes ont besoin de lire et d’avoir des interactions avec d’autres pour apprendre.
« Il y a une partie de ce développement-là qui suit une séquence génétique, mais il y a une autre partie qui dépend des interactions avec l’environnement », explique Mme Fitzpatrick.
La qualité du contenu consommé ne réduit pas les conséquences sur l’enfant, selon l’étude longitudinale Jeunes enfants et ses milieux de vie 4,5 et 7 ans réalisée par l’enseignante au collège Montmorency, Tania Tremblay. Aucun résultat significatif de l’écoute d’émissions éducatives n’a pu être prouvé.
Mme Fitzpatrick est du même avis. « Oui, il existe des émissions qui sont incroyablement créatives et de bonne qualité éducative, mais pour les jeunes enfants, ce n’est pas le moyen favorisé pour un apprentissage de qualité. »
Les effets sont particulièrement visibles lorsque les enfants entrent à l’école.
« On voit que, les habiletés sociales, les habiletés relationnelles avec les autres ne sont pas autant développées que l’on était habitué de les voir, témoigne Rose Guadreault, psychoéducatrice au primaire. Les élèves arrivent aussi avec beaucoup plus difficultés de gestion de soi. »
« On voit que, les habiletés sociales, les habiletés relationnelles avec les autres ne sont pas autant développées que l’on était habitué de les voir […] Les élèves arrivent aussi avec beaucoup plus difficultés de gestion de soi. »
Cette dernière ajoute que les jeunes qui présentent ses troubles dépassent les recommandations de temps consacré aux écrans.
Un temps-écran élevé encourage un mode de vie inactif, ajoute Mme Fitzpatrick. Les enfants développent une préférence pour ce type d’activité et il est ensuite difficile de les habituer à bouger plus. Plusieurs des enfants qui passent beaucoup de temps sur des écrans sont à risque d’embonpoint.
Des solutions?
Comme les médias et les écrans sont inévitables aujourd’hui, il faut appliquer des mesures de prévention pour réduire les conséquences. Mme Gaudreault croit qu’une grande part de responsabilité revient aux parents.
« J’ai tendance à, oui, travailler avec les enfants en individuel, mais travailler deux fois plus fort avec les parents après coup », raconte la psychoéducatrice.
Les parents doivent respecter le temps d’écran maximal recommandé pour leurs jeunes. Cela revient à une heure par jour pour les enfants de 2 à 5 ans et deux heures par jour pour ceux de 6 à 11 ans, selon la Société canadienne de pédiatrie.
Mme Fitzpatrick ajoute à ces suggestions que les parents devraient accompagner leurs enfants lors de leur visionnement. Ils peuvent entre autres leur poser des questions ou commenter les actions regardées.
La professeure croit aussi qu’il faut continuer de faire de la sensibilisation sur le sujet. Il faut éduquer autant les parents que le personnel scolaire, mais aussi les enfants dès le primaire.