Les cours en matinée au Cégep peuvent être problématiques pour certains étudiants. Un manque de concentration, l’abandon de cours ou même le décrochage scolaire sont toutes des conséquences directement liées au mauvais cycle du sommeil chez les étudiants.
Dans le cadre cet article, sept entrevues ont été réalisées avec des étudiants quant à leurs habitudes de sommeil. La totalité des étudiants ont affirmé dormir entre 5 et 7 heures par nuit. Selon le Centre de recherche Douglas affilié à l’Université McGill et au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, les jeunes adultes âgés entre 18 et 25 ans devraient dormir en moyenne de 7 à 9 heures par nuit. La quantité de sommeil nécessaire varie d’un individu à l’autre, dépendamment de ses besoins personnels, toujours selon le Centre de recherche Douglas.
« On le sait que c’est prouvé que vous ne pouvez pas vous endormir tôt […] donc c’est sûr que les cours du matin à 8h on le sait que c’est plus difficile », explique une la professionnelle à l’aide pédagogique individuelle du Cégep de Jonquière, Valérie Houde. Selon Mme Houde, il y aurait régulièrement des élèves avec des ennuis liés au sommeil. Les « mauvaises habitudes de sommeil et […] la mauvaise hygiène de vie en général » sont des facteurs qui peuvent mener jusqu’au décrochage scolaire pour certains élèves, selon Valérie Houde.
La gestion du temps fait partie des raisons qui expliquerait ce déficit de sommeil chez les étudiants. « Quand je reviens de l’école j’ai des travaux à faire, j’ai du social à faire pour ma santé mentale et ça m’amène à me coucher tard, mais me réveiller tôt pour l’école », raconte une étudiante en sciences humaines au Collège Montmorency, Élisabeth Moulin. Une étudiante au Collège Lionel-Groulx en éducation à l’enfance, Anabelle Fortin, dit quant à elle avoir de la difficulté à concilier travail et études. « Je travaille de soir et j’ai des stages deux fois par semaine en garderie et en plus je vais à l’école le reste de ces jours-là ». Selon Statistique Canada, 48,1% des étudiants à temps plein de 15 à 24 ans occupent un emploi.
« Quand je reviens de l’école j’ai des travaux à faire, j’ai du social à faire pour ma santé mentale et ça m’amène à me coucher tard, mais me réveiller tôt pour l’école »
Ce manque de sommeil apporte son lot de problèmes pour les élèves. Plusieurs interviewés ont affirmé s’être endormis à plusieurs reprises pendant leurs cours. « Je dors pas assez ça fait qu’après ça je suis vraiment fatiguée dans mes journées, j’ai besoin de deux cafés durant ma journée », a affirmé une étudiante en enseignement primaire à l’Université du Québec à Montréal, Marjorie Emond.
Les étudiants fatigués manquent de concentration dans leurs cours, ce qui nuit à leur cheminement scolaire. Selon l’Université de Sherbrooke, une bonne nuit de sommeil « aide à l’apprentissage, c’est-à-dire rester attentif pendant les cours, tenter de comprendre la matière transmise, prendre des notes, poser des questions, rester intellectuellement actif ».