Le marché du livre électronique a pris beaucoup d’ampleur au cours de la dernière année et de plus en plus de maisons d’édition au Québec ont pris l’initiative d’adhérer aux plateformes numériques, afin de prendre la vague. Une situation qui amène les éditeurs, ainsi que les libraires, à se questionner davantage sur la vente auprès de leur clientèle.
Selon l’Institut de la statistique du Québec, « les ventes de livres numériques qui transitent par des établissements québécois augmentent de façon inégalée, passant de 400 600 à 894 500 exemplaires entre 2019 et 2020, soit une hausse de 123% ». Cette augmentation, notamment propulsée par la pandémie, a éveillé bien des esprits concernant le type de lecture adopté par les lecteurs et lectrices durant le confinement, mais aussi par rapport à la convenance et à la facilité avec laquelle il était possible pour eux de décrocher.
« les ventes de livres numériques qui transitent par des établissements québécois augmentent de façon inégalée, passant de 400 600 à 894 500 exemplaires entre 2019 et 2020, soit une hausse de 123% »
Même si la plupart des contacts humains ont eu lieu via des ressources technologiques, cela va sans dire que la croissance des livres en ligne stagnera de sitôt. En effet, les coûts d’impression sont de plus en plus élevés, rendant réticents les passionnés de fiction dans leurs achats. « Ça se dirige lentement vers ça, car le prix du papier en tant que tel augmente énormément, surtout avec la pandémie. Juste cette année, il y a déjà eu 4 augmentations de prix », soulève l’adjointe à l’édition chez Distribulivre, Catherine Parke.
« Il y a plus de plagiat, plus de gens qui vont acheter du numérique, donc moins de redevances pour l’auteur. Cependant, ça nous permet de rejoindre des gens qui n’auraient peut-être pas acheté le livre papier parce qu’ils le voient sur Internet », renchérit Mme Parke. Cette dernière met en lumière les avantages et les inconvénients entourant la montée en popularité du e-book, moins bénéfique pour les écrivains dans le domaine, alors que ceux-ci doivent jongler avec les acquisitions qui peuvent parfois se faire sans frais.
D’un autre côté, les libraires sont avant tout les témoins principaux de ce phénomène d’ampleur et pour qui, au contraire, l’avenir du livre papier n’est pas à craindre contre l’essor des livres électroniques, en partie à cause de la clientèle diversifiée avec laquelle ils ont affaire à chaque jour dans leur commerce. C’est d’ailleurs sur cet aspect que s’est penché Richard Jean, propriétaire de la Librairie Harvey d’Alma, en rappelant que « avec le livre papier, si on veut comparer avec le livre numérique, c’est quand les enfants sont jeunes […] on demande de ne pas trop avoir de tablettes aux enfants, avant 5 ans. Ils ont besoin d’avoir des livres papiers, des belles couleurs, des illustrations, du vocabulaire, pour la motricité, les découvertes […] filles et garçons ont été habitués jeunes dans le vrai livre ça, c’est l’avantage qu’on a ».