Le printemps n’a pas été de tout repos pour les producteurs de bleuets du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le gel a frappé de plein fouet les champs de petits fruits régionaux. Les usines de congélation et les producteurs ont donc tenté de minimiser les impacts négatifs.
L’une des plus désastreuses saisons de récolte de bleuets de l’histoire de la région a affecté près de 2000 agriculteurs selon l’Union des producteurs agricoles. Il s’agit bel et bien d’une catastrophe pour le monde de l’industrie du bleuet, car le nombre d’heures de tous les employés ont été drastiquement réduites en raison de la faible production : « Nous avions fait précisément 41 jours de saison lors de la grosse récolte l’année dernière. Cette saison nous n’avions même pas fait 20 jours. Mon salaire est donc la moitié de celui de l’année passée. », affirme Félix Boudreault, employé à temps plein à l’usine de congélation de bleuet de Saint-Félicien.
« Nous avions fait précisément 41 jours de saison lors de la grosse récolte l’année dernière. Cette saison nous n’avions même pas fait 20 jours. Mon salaire est donc la moitié de celui de l’année passée. »
« Le gouvernement n’offre aucune aide financière pour les employés ainsi que pour les producteurs dans ce genre de situation, concrétise Félix Boudreault, il faut donc espérer à chaque été. »
Plusieurs solutions peuvent être mises en place dans les usines pour conserver le plus de bleuets possibles lors d’une telle saison : « Oui, nos installations sont aussi réglementaires pour y passer de la camerise de l’extérieur, ça nous aide donc à rentabiliser l’année. », dit l’employé de l’usine de St-Félicien.
Selon le Profil régional de l’industrie bioalimentaire au Québec, l’agriculture régionale de petits fruits s’est faite frapper par un train économiquement parlant. Ce type d’agriculture représente 11 % de toute la production agricole de la région. Seuls les produits laitiers ont plus d’importance (43%). La région exporte en moyenne lors d’une saison normale près de 58 millions de dollars de bleuets. Cette année, c’est 30 % de la récolte qui a pu être exporté soit 17 millions de dollars. Il s’agit donc d’une perte de 41 millions de dollars pour l’industrie régionale du bleuet sauvage.
Au printemps dernier, précisément 20 321 hectares ont été ravagés par une période de gel, selon la Monographie de l’industrie du bleuet sauvage au Québec. Pendant 10 jours consécutifs, la température nocturne était sous la barre du 0 degré. La période a avoisiné -7 degrés, durant 2 jours, à certains endroits au Lac-Saint-Jean. Cela a causé une des pertes les plus grandes jamais enregistrées dans la région.