Certaines épreuves ont de gros impacts sur notre vie. Plusieurs d’entre elles sont comprises par la société, mais d’autres peuvent faire survenir de l’incompréhension ou du jugement de la part de notre entourage. C’est le cas du deuil animalier.
Ces êtres partagent notre quotidien, nous apportent de la joie, de l’amour, de l’affection et bien plus. Un des plus grands bienfaits, c’est leur l’amour inconditionnel. Ils deviennent parfois notre confident, notre ami ou même un membre de la famille à part entière. « Il y a des gens pour qui c’est leur enfant, leur animal », partage France Carlos, spécialiste en accompagnement du deuil animalier. Pour certains, ces compagnons peuvent être une raison de vivre. La perte d’un animal peut engendrer un sentiment de solitude puisque leur départ crée un grand vide dans notre routine.
Tout d’abord, on ne doit pas minimiser le deuil animalier. Nous pouvons entendre des choses comme « tu en achèteras un autre » ou « c’est juste un animal ». Quand on partage notre vie avec ces compagnons pendant plusieurs années, on crée avec eux un lien très fort qui nous est extrêmement cher. Le décès de ces êtres peut déclencher une souffrance inimaginable pour plusieurs. Une des choses les plus communes dans un deuil animalier est l’isolement. Puisque des gens ne sont pas réceptifs à cette perte, ceux qui vivent ce type de deuil peuvent préférer ne pas parler de leurs émotions, par peur d’être perçus comme une personne différente ou anormale. Il arrive même que ceux qui ont perdu leur animal soient étonnés de leur propre peine. Ils ne pensaient pas qu’elle pouvait être aussi grande et douloureuse.
Ce qu’il faut réaliser lorsque cette situation se présente, c’est que les autres ne sont pas en position de juger si ce deuil est important ou non. Ce sont ceux qui le vivent qui comprennent l’impact : « Souvent, le lien d’attachement qui unit la personne à son animal, y’a juste la personne qui le sait c’est quoi […] vous êtes la seule personne qui sait c’est quoi qui vous unissait tous les deux », partage Lynne Pion, spécialiste en gestion du deuil animalier. Il faut comprendre que toutes les émotions ressenties après la perte de notre fidèle compagnon sont absolument normales. Quand on passe à travers un deuil, c’est parce qu’on a expérimenté quelque chose qui nous a apporté du positif. Le deuil animalier peut engendrer les mêmes effets que le deuil humain. « Les sept premiers jours sont extrêmement difficiles […] les gens par exemple vont avoir de la difficulté à dormir, vont perdre l’appétit, vont avoir de la difficulté à se concentrer, ça peut même faire mal physiquement », explique France Carlos.
Par la suite, on ne peut pas comparer la façon dont les gens vivent un deuil puisque chacun ressent la douleur d’une manière différente et à sa façon. Plusieurs facteurs peuvent influencer son déroulement. Parmi ces derniers, on retrouve ce que l’animal représentait pour le propriétaire, la présence de l’entourage dans la vie de celui-ci et même sa situation de vie générale. La façon dont l’animal décède influence aussi la manière dont le deuil sera vécu. Par exemple, en allant chez le vétérinaire afin de régler une simple chose, on peut apprendre qu’un grave problème de santé est présent.
Dans des cas très graves, des vétérinaires proposent d’euthanasier l’animal le jour même. Accepter sur le coup augmente les chances de créer un traumatisme chez le propriétaire. Celui-ci ne s’attendait pas à la mort de son compagnon. Il pensait retourner chez lui avec son animal, mais ce n’est pas le cas. « Demandez à votre vétérinaire de revenir avec votre animal, puis la prochaine fois quand vous allez retourner, vous allez savoir que vous y retournez pour le faire euthanasier », exprime Lynne Pion. De cette façon, quand vous irez à la clinique, vous saurez d’avance pourquoi vous y allez. Au niveau psychologique, cela peut être bénéfique. De plus, un animal n’a pas forcément besoin de mourir pour enclencher un deuil. « […] s’ils déménagent et qu’ils ne peuvent pas emporter l’animal avec eux, ça va être un deuil aussi. Il y a beaucoup de façons de vivre un deuil », partage la spécialiste en gestion du deuil animalier.
Cependant, pour avoir moins mal lors de la perte de notre animal, diverses astuces existent. Premièrement, on peut se préparer en modifiant un peu notre routine. Par exemple, si on fait toujours une activité précise avec notre chien ou notre chat, on peut changer des aspects de cette habitude pour éviter de créer un gros vide dans notre quotidien une fois qu’il sera parti. « Admettons qu’il vieillit et que je m’habitue à aller le faire marcher une journée, l’autre journée ben je vais aller marcher ailleurs, ou je vais le marcher plus tard, ou je vais le faire marcher et je vais aller reprendre une marche après toute seule, juste pour m’habituer à marcher sans lui », explique Lynne Pion. Deuxièmement, pour se sentir mieux, on peut prendre du temps pour soi. Simplement prendre le temps de s’immobiliser, de fermer ses yeux et de se demander ce qui nous plairait ou nous procurerait du bien peut être bon pour notre mental. Cela nous offre la chance d’être plus calme et de s’écouter soi-même. Troisièmement, un autre conseil pour traverser un deuil animalier est de faire de la cohérence cardiaque.
Beaucoup de choses surviennent au niveau physionomique lorsqu’on souffre. « Le cerveau ne peut pas faire deux choses en même temps, donc le temps que la personne est en train de pratiquer la cohérence cardiaque, elle ne pense pas à d’autres choses », explique Lynne Pion. Cette pratique peut donc apaiser le corps et l’esprit. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que lorsque l’on vit un deuil animalier, il faut prendre son temps. Tout le monde va passer à travers à son rythme personnel. Comme l’a mentionné Lynne Pion, quand une fleur commence à pousser, on ne tire pas dessus pour qu’elle soit plus belle plus rapidement, sinon elle mourrait… C’est la même chose avec un deuil, on ne doit pas forcer les choses, on doit prendre son temps.