Souvent considéré comme un « sport de vieux » qui se résume à lancer des pierres en donnant de petits coups de balai, le curling est sans doute l’un des sports qui est victime d’un plus grand nombre de préjugés. Malgré tout, ce sport demeure pratiqué par près d’un million de personnes à travers le Canada.
Le curling est avant tout un sport en anaérobie, ce qui veut dire que l’effort physique est plus intense, mais sur une courte durée. En moyenne, un brossage peut durer entre 10 et 45 secondes, mais l’énergie déployée afin d’effectuer un bon brossage a été comparée à celle d’un sprint de 200 mètres par plusieurs athlètes olympiques. Pour des athlètes d’un tel niveau, l’entrainement ne se déroule pas seulement sur les glaces, mais également en salle d’entrainement et parfois même avec des psychologues sportifs.
Selon une étude réalisée par l’Université de Harvard une personne pesant 155 livres qui joue au curling, pendant 30 minutes, dépenserait environ 149 calories ce qui est tout de même élevé en considérant qu’une partie de curling dure en moyenne 1h30 à 2h30.
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Pas seulement une question d’efforts physiques
L’aspect stratégique est sans aucun doute l’aspect le plus négligé de ce sport. Les joueurs de haut niveau passent beaucoup de temps à peaufiner leur stratégie, afin d’être prêt en situation de match c’est pourquoi le curling nécessite certes, des habiletés physiques, mais également beaucoup d’habiletés techniques et mentales. Avec huit pierres à lancer par équipe, par bout dans une partie qui dure en moyenne de huit à dix bouts, il faut s’assurer d’ajuster la stratégie en fonction du tableau de pointage, de l’adversaire, des faiblesses et des forces des deux équipes ainsi que de l’importance de la partie dans le championnat.
« C’est souvent ce qui fait la différence avec les bonnes équipes, il est impossible de jouer parfaitement, c’est pourquoi en manquant les lancers de la bonne manière une équipe aura le dessus sur une autre, qui manque tout complètement », souligne Dimitri Audibert, représentant du Québec au dernier championnat canadien des moins de 21 ans.
Il compare également le curling à une énorme partie d’échecs où les joueurs doivent plutôt lancer et brosser des pierres pour les emmener dans des positions précises où chaque dixième de millimètre compte. Une bonne stratégie est donc inévitable, afin d’être en mesure de revenir dans un match si l’on tire de l’arrière ou à l’inverse, être en mesure de garder son avance.
Ayant réalisé une remontée de quatre points pour finalement aller chercher la victoire en fin de partie contre l’équipe de Terre-Neuve-et-Labrador, il souligne que le mental a eu un grand rôle à jouer dans cette partie où l’équipe ne s’est jamais effondrée.
« Au début du match, nous manquions énormément de lancers, ce qui faisait que nous courions toujours après eu. Lors de la pause de mi-match, nous avons discuté et l’énergie dans l’équipe était bonne même avec un déficit de quatre points. Directement en entrant dans la deuxième demie, c’est nous qui imposions notre style de jeu. Nous réussissions beaucoup mieux nos lancers, c’est eux qui devaient s’adapter à notre style de jeu. »