Unique, coloré, mais surtout inusité sont les meilleurs termes pour définir le trépidant univers de Jasmin Bujeault. Infographiste numérique de profession, le quinquagénaire originaire de Chicoutimi a pris une tout autre direction artistique au tournant des années 2010.
Ce changement de cap drastique s’explique par un besoin criant de retourner aux sources mêmes de son amour pour l’art. « J’ai laissé tomber un peu le numérique parce qu’à force d’être devant un écran quarante heures par semaine, il te manque quelque chose, j’avais besoin de me beurrer les doigts. »
Explorer pour mieux se retrouver
C’est ainsi que M. Bujeault décide d’explorer de nouvelles avenues créatives et découvre, ce qui deviendra quelques années plus tard son courant artistique préféré, l’art urbain. Avant toute chose, c’est l’unicité de ce mode d’expression qui lui a plu. « L’art urbain c’est autre chose que de travailler sur un canevas, sur une page ou sur une toile. Comme ça se passe à l’extérieur, t’as un contact, une interaction avec des humains pendant que tu crées. »
L’artiste originaire de Chicoutimi affectionne particulièrement le graffiti parce que l’utilisation de ce médium permet d’inviter l’art dans la vie de tous selon lui. « C’est soumettre de l’art aux gens qui n’en ont pas forcément demandé […] puis ça permet de provoquer des réactions chez des gens qui n’ont aucun intérêt envers l’art ».
Une vision artistique magique
L’univers singulier de Jasmin Bujeault est au croisement entre la science-fiction et l’horreur, mais une touche comique s’y dégage aussi. L’ensemble des œuvres de l’artiste sont cohérentes entre elles et sont le fruit de la création d’un monde imaginaire bien particulier. « Je raconte toujours une histoire dans ce que je fais, j’ai inventé un concept qui s’appelle la membrane, ce concept-là revient dans chacune de mes créations ».
Alimenter la relève
Outre le temps qu’il passe à alimenter son imagination artistiquement sur les différents supports qui s’offrent à lui, Jasmin Bujeault transmet également son expertise en enseignant aux plus jeunes aux Ateliers d’Arts Plastiques de Jonquière et de Chicoutimi. Son implication dans le cheminement artistique des étudiants en arts-études s’avère donc être partie intégrante de sa vie maintenant.
Ghislain Perron, directeur des Ateliers d’Arts et du programme Arts-Études, également bon ami de M. Bujeault, tenait à souligner l’originalité de son processus créatif. « C’est son art, sa façon […] c’est de la bande dessinée, c’est futuriste, c’est amusant, c’est flyé ».
Un projet d’équipe à Chicoutimi
Tout récemment, les deux hommes ont eu l’occasion de travailler sur un projet de murale, en collaboration, pour embellir le décor de La Voie Maltée de Chicoutimi. Ce projet a permis aux deux artistes du Saguenay de créer conjointement et M. Perron avoue avoir apprécié énormément la présence de M. Bujeault dans le projet. « Artistiquement, il est solide, puis il est bien organisé […] ça fonctionne tout le temps à 100% ».