Netflix, FIFA et même l’OSM sont tous des groupes qui ont boycotté, comme de nombreux pays, la Russie dans les dernières semaines. Les opinions sont toutefois mitigées sur la pertinence de ces missiles envoyés à M. Poutine.
« C’est complètement inutile ! », s’exclame la Russe Valéria Savchenko au sujet des sanctions imposées à la communauté russophone du reste du monde. Pourtant l’Ukrainien Roman Boyko en pense autrement : « C’est tout ce qu’ils méritent s’ils sont partisans. »
Depuis quelques semaines déjà, une vague de boycottage envers les artistes russes se fait sentir dans le monde entier. Ici, on est même bien pire que l’a été Moscou aux plus hauts sommets de la Guerre froide. Mais quelle est réellement la pertinence de ces sanctions ? Monsieur Jérôme Gagnon, professeur d’histoire contemporaine, croit que cela n’a pas nécessairement de raison d’être : « Poutine se fait traiter de barbare, se fait dire qu’il est responsable de crimes contre l’humanité sans sembler affecté et vous croyez vraiment qu’il va être dérangé parce qu’un pianiste russe ne peut pas jouer ? »
En appliquant des sanctions aux artistes russophones, les groupes que l’on peut appeler « sanctionnaires » tentent de s’attaquer directement à ce que monsieur Gagnon appelle le « soft-power ». Selon lui, c’est le pouvoir qu’emploie un pays pour donner l’image qu’il souhaite promouvoir de lui-même auprès de tous les autres pays. L’enseignant d’histoire rajoute ensuite, qu’il est donc certain que les actions posées par le reste du monde ne peuvent pas laisser Moscou totalement indifférent : « La Russie a toujours énormément mis de l’avant son “soft-power” que ce soit dans les grands ballets ou les champions d’échecs […] ils y accordent donc une bien trop grande importance pour ne pas être dérangés du tout. »
Devons-nous arrêter tous les artistes russes sans nous poser de questions ou simplement arrêter ceux près du Kremlin ? Selon monsieur Boyko, ce sont tous les Russes qui devraient être coupés de la scène internationale : « C’est beaucoup trop facile de juste dire une fois qu’on est contre le régime pour pouvoir continuer à jouer ensuite. » Toutefois, madame Savchenko, elle, explique que même si elle n’est pas une artiste, ce genre d’attitude peut venir la toucher jusque dans sa vie personnelle : « J’étudie à Montréal et mes parents m’ont dit de ne pas insister sur ma nationalité par peur de réaction “antirusse”. »