Depuis 2019, des classes de maternelle 4 ans à temps plein se déploient progressivement dans la province. Ce nouveau service éducatif ne fait toutefois pas l’unanimité chez les parents.
La maternelle 4 ans est la transition vers l’école. Les enfants sont poussés à socialiser et à développer leurs capacités motrices et leur estime de soi par le jeu. Ils n’ont pas de notions obligatoires à apprendre, les professeurs vont à leur rythme.
Andréanne Desgagné, qui travaille dans un service de garde d’une école primaire, témoigne que certains bambins rencontrent des difficultés. « Ils sont désorientés, il y a beaucoup de pleurs et ils s’ennuient de leurs parents », précise-t-elle. Elle-même refuse que son garçon commence la maternelle plus tôt. « Je pense que les enfants devraient justement profiter de leur vie d’enfant, ils vont avoir assez de temps pour aller à l’école plus tard », explique-t-elle.
De son côté, Audrey Lapierre-Desgagné se réjouit d’avoir envoyé son petit à la maternelle 4 ans. « J’avais peur au début, mais c’est vraiment la meilleure décision que j’ai prise », confie-t-elle. Elle dit qu’à la fin de la journée, son fils est heureux et fier de lui faire part de ses nouvelles connaissances. Elle affirme aussi qu’il est stimulé par l’école et qu’il a soif d’apprendre.
Garderie ou maternelle ?
Les différences entre la garderie et le système préscolaire exercent une influence sur la décision des parents. Dans une garderie en milieu familial, il peut y avoir des enfants de 0 à 5 ans. « Les éducatrices ont moins de temps pour développer l’apprentissage des plus grands, partage Audrey Lapierre-Desgagné. À la maternelle 4 ans, ils ont tous le même âge, les professeurs sont plus disponibles. »
L’horaire de la journée est aussi différent. En garderie, les parents peuvent aller porter et chercher leurs enfants quand ils le veulent. Dans les écoles primaires, il y a les heures de classe à respecter, qui sont habituellement de cinq heures. Selon Andréanne Desgagné, c’est une grosse charge pour un petit.
Le choix du service à privilégier revient aux parents. Dans leur analyse publiée sur The Conversation, les spécialistes de la petite enfance Maude Roy-Vallières, Julie Pinel et Nathalie Bigras conseillent de se poser trois questions avant de prendre la décision : mon enfant est-il bien dans son milieu de garde ? Mon enfant se sent-il stimulé ? Êtes-vous prêts à vivre vous-mêmes la transition ?