La violence subie par les enseignants dans leur milieu de travail ne cesse d’augmenter. Une étude de la Fédération du personnel du soutien scolaire (FPSS-CSQ) a démontré une hausse de violence de 3%, depuis 2018. Cette brutalité provient majoritairement des élèves et est directement liée au manque de ressources.
Selon l’étude du FPSS-CSQ, durant l’année 2021-2022, 74% des professeurs ont affirmé avoir subi de la violence, soit physique ou psychologique. « J’ai vécu beaucoup de confrontations verbales et de menaces provenant de mes élèves », témoigne un suppléant au secondaire, Samuel Simard. En effet, la Société canadienne pour l’étude de l’éducation (SCÉÉ) affirme que les violences verbales et émotionnelles sont les deux formes d’agressivité les plus fréquentes. Dans certains cas, la violence physique suit.
Faute à qui?
Les professeurs doivent accompagner une trentaine d’étudiants, ce qui ne rend pas les interventions individuelles optimales. « Le manque de ressources donne l’impossibilité d’adresser ce problème-là, chez les enfants, mais c’est aussi la cause du problème », soulève le psychoéducateur, Jonathan Poully. C’est aussi ce qu’a constaté la SCÉÉ, l’augmentation de la violence est majoritairement due au manque de ressources et au manque de mesures de soutien apportées aux élèves.
Le président du Syndicat de l’Enseignement du Saguenay, Jean-François Boivin, confie que les enseignants ne désirent pas une diminution de la tâche éducative. Ce sont plutôt les charges administratives le problème; les réunions, les comités, les formations, etc. Cet encadrement ajoute plusieurs tâches qui ne sont pas affiliées à l’enseignement. Il souhaite, également, plus de ressources et de personnel.
D’ailleurs, la convention collective du syndicat de l’éducation vient à échéance en mars 2023, ce qui ouvre des portes à de nouvelles négociations. « Le gouvernement, il y a deux jours, nous a dit que leur plus grande priorité est l’éducation, on va voir », souligne Jean-François Boivin. Le syndicat demandera des classes plus homogènes, une composition de classe qui réponde aux besoins des élèves et la modification des tâches du personnel enseignant, pour leur permettre de se concentrer sur l’éducation.
De plus, une nouvelle forme d’éducation familiale se fait remarquer : l’éducation positive. C’est-à-dire, se focaliser sur les bons coups de l’enfant et non sur ses points à améliorer. Le psychoéducateur explique que les parents ne veulent plus être une figure d’autorité, ce qui ne prépare pas les enfants à l’école. « Les enfants arrivent dans le milieu scolaire, académique et social avec un manque d’outils considérable face aux points négatifs, tout ce qui est anxiété et gestion de la colère. »
« Ultimement, c’est un problème de société, je ne peux pas te dire que c’est juste la faute des parents ni juste la faute des enseignants ou juste la faute des enfants, c’est un cercle vicieux », s’exprime M. Poully. Bien que les écoles mettent tout en œuvre, individuellement, pour contrer cette problématique, le système d’éducation doit être amélioré, selon les trois sources.