« D’où tu viens, toi? », « Tu vas manger tout ça? », « C’est juste une phase. »
Basées sur les biais inconscients de la société, les micro-agressions sont présentes depuis longtemps, mais seulement peu de gens en connaissent l’existence. Certains subissent ces micro-agressions au quotidien et d’autres en commettent sans le savoir. Pour aider à les déceler et à les diminuer, il est essentiel de s’informer sur les micro-agressions et leurs effets.
Une micro-agression se définit par un geste, un regard ou une parole envers une personne appartenant à un groupe marginalisé en fonction de son sexe, de son orientation sexuelle, de sa race ou encore de son apparence physique. L’action peut être mal interprétée par celui ou celle qui en est l’objet. Provenant principalement d’une bonne intention, la micro-agression peut paraître banale. Cependant, l’accumulation de ces gestes, de ces questions ou de ces commentaires peut irriter l’individu qui les reçoit.
Les effets à court terme
Selon Marylène Bergeron, enseignante en psychologie au Cégep de Jonquière, le principal effet à court terme sur une victime de micro-agressions est « un rappel constant qu’elle est différente, qu’elle est jugée ».
Les effets à long terme
La bachelière en psychologie insiste également sur les nombreux effets à long terme desdites agressions : « C’est l’accumulation qui crée des effets négatifs. [Les micro-agressions] perpétuent différents stéréotypes et préjugés et elles amènent une remise en question » chez la personne concernée.
Marylène Bergeron mentionne aussi qu’elles pourraient pousser la personne visée à « éviter certaines activités ou certains lieux pour ne pas être confrontée à ces micro-agressions ». L’enseignante affirme que celles-ci peuvent même, dans les cas les plus extrêmes, mener à des problèmes de santé physique : un stress chronique, des maux de tête ou des problèmes de sommeil sont des conséquences possibles des micro-agressions.
La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation
Dans le cadre de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, Uauietilu Robertson-Laforge tenait son atelier d’initialisation à la culture des Pekuakamiulnuatsh en compagnie de son invité Patrice Laforge. Au cours de l’atelier tenu le 28 septembre dernier au Cégep de Jonquière, les deux animateurs transmettent au public le savoir essentiel de leur culture.
Comme Uauietilu Robertson-Laforge n’affiche pas les traits physiques propres aux Autochtones, il admet subir quelques micro-agressions sur son lieu de travail de la part de membres de sa communauté. Il confie d’ailleurs avoir l’impression de banaliser ces micro-agressions puisqu’elles ne proviennent pas de personnes allochtones.
Des pistes de solution
Afin de diminuer le nombre de micro-agressions survenant dans leur entourage, Marylène Bergeron et Uauietilu Robertson-Laforge conseillent aux victimes de sensibiliser leurs proches et de s’exprimer lorsqu’elles jugent une parole offensante. Selon l’enseignante en psychologie, les mots à garder en tête chez les « agresseurs » bien intentionnés sont : introspection et ouverture.