Les friperies sont des magasins de vêtements de seconde main qui augmentent en popularité, mais aussi en nombre au Québec. La consommation durable pour la mode est une vision adoptée par les jeunes qui visitent davantage ces commerces. Ils s’intègrent dans les habitudes de consommation de la jeunesse québécoise.
La Maison de quartier, une friperie située à Jonquière, constate cette augmentation de clientèle. Son Directeur général, Marc Gagnon, explique qu’il y a « une hausse de popularité pour ces commerces, causé par un mixte des enjeux environnementaux et économiques ».
La conscientisation sociétale vis-à-vis la consommation de nouveaux vêtements est un critère à considérer, témoigne M. Gagnon. Huit à 10 % des gaz à effets de serre émanent de l’industrie du vêtement selon l’Alliance des Nations unies pour la mode durable.
« Nous sommes un organisme à vocation sociale, on travaille avec la population et pour la population, explique M. Gagnon au sujet des avantages financiers. Les situations économiques actuelles peuvent être plus difficiles pour les étudiants et nos portes leur sont ouvertes. »
Félicien Gobeil, un étudiant au Cégep de Jonquière et adepte de friperies, affirme qu’il voit de plus en plus de jeunes acheter en friperie notamment en guise de bonne action. Il explique qu’il s’agit d’un bon geste envers la communauté, surtout au moment de redonner des vêtements. « Mais je dirais que c’est même le contraire, je me sens mal d’acheter en grande surface », évoque-t-il. Les friperies, selon Félicien, s’opposeraient aux grands magasins vestimentaires et remettraient en question le fast fashion qu’ils exercent. La mode express, en français, est l’industrie de vêtements qui produit rapidement des morceaux de linge, négligeant souvent les problèmes environnementaux, aux dépens du cheap labor, selon le programme des Nations Unies pour l’environnement.
« C’est un sentiment d’accomplissement de soi de donner en friperie », témoigne Élodie Huard, une élève qui travaille à la friperie du Cégep de Jonquière. Situé au cœur de la jeunesse étudiante, l’Échoppe Humaniterre évoque la demande en friperie grandissante auprès de cette clientèle. Ce projet de friperie dans le Cégep s’agit d’un regroupement de bonnes volontés, étant donné qu’il permet le financement d’un voyage humanitaire au Costa Rica pour les étudiants de l’établissement, tout en offrant des vêtements recyclés à petit prix, explique Élodie.
Félicien raconte que thrifter, c’est-à-dire magasiner en friperie, est également divertissant. Pour lui, il peut s’agir d’une véritable chasse au trésor de défiler les rangés à la recherche d’une perle rare. Il affirme que c’est encore plus pratique, puisqu’au même endroit il est possible d’y trouver des meubles, des livres et « on peut même y trouver un ami », dit-il, le sourire aux lèvres.