Le chroniqueur du Journal de Montréal, Richard Martineau a trouvé la solution à plusieurs enjeux et problèmes féminins. La violence conjugale, le culte du corps parfait, le port du voile… Tout y passe.
Selon lui, faudrait que nous, les filles, on arrête d’être nounounes parce qu’on fait pitié. «Il y en a même qui se font tabasser par des gars violents… et qui retournent les voir!», qu’il dit.
Quand j’ai fini de lire ces lignes, j’ai eu envie de crier à l’injustice, à la misogynie… J’ai pris deux minutes pour y penser, pis je l’ai relu trois fois pour être bien sûre que je n’en manque pas une miette. Et le plus gros problème, ce n’est pas le propos.
Je t’entends dire «ELLE VA OÙ ELLE AVEC ÇA??»
Martineau ne laisse rien au hasard dans ce joyau du sensationnalisme. Le mot «fille» est choisi avec précision et le «(projet de monologue)» dans le titre n’est pas du tout là par hasard pas plus que le ton simplet et la généralisation qui frôle le ridicule.
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Éternelle optimiste, j’ai le goût de penser que par ses propos douteux, il a essayé de passer un message. Avec une dérision aiguisée, il veut réveiller les femmes, les secouer pour qu’elles se rebellent (même si parfois ce n’est pas aux femmes de se réveiller, mais là on est dans un tout autre sujet).
Mais malheureusement non, on le lit depuis des années Martineau, il passe à la TV pis il est au courant de tout, tout le temps. Qu’on soit d’accord ou pas avec ce qu’il dit, on ne peut pas lui enlever la crédibilité qu’il a bâtie auprès de ses lecteurs… et de ses haters!
Il est le fun à haïr, autant qu’à aimer. Tu parles d’une source de revenus toi! Un trésor pour un journal! Imagine, c’est comme si j’inventais un yogourt sûrette que les gens achètent même s’ils ne l’aiment pas.
Il a failli m’avoir le coquin… j’ai failli le partager son texte à son plus grand bonheur. Ben oui, chaque clic l’enrichit le chenapan. Qu’on en parle en bien ou en mal, l’important c’est qu’on en parle.
Wham bam voyons donc
Sur sa page Facebook, il présente son texte ainsi : «Petit monologue humoristique sur le masochisme féminin et le manque d’estime de soi des filles… À défaut de comprendre, j’ai choisi d’en rire…»
En effet, il ne comprend pas. Tellement pas qu’il a choisi de publier sa pensée. On peut rire de tout dans la vie, avec tact et intelligence et dans les bonnes circonstances. Là ce n’était pas le cas.
Le journaliste informe et le chroniqueur aide le lecteur à se faire une opinion des divers évènements de l’actualité. C’est le rôle que devrait jouer Richard Martineau.
Son texte est hautain, détaché et tout sauf clair. On dirait qu’il s’est amusé à écrire n’importe quoi pour rire tout seul devant son écran.
Est pas drôle ta blague, Martineau.
Peut-être que c’est moi qui ne comprends pas, je suis peut être trop nounoune pour comprendre ton humour, mais il me semble que lorsqu’on écrit dans un média comme le Journal de Montréal, on s’arrange pour que la majorité saisisse le message.
Peut-être que si tu avais dit ça à tes chums de gars, un verre de vino hors de prix à la main, bien assis dans une maison cossue de la gran’ ville, ton message aurait passé.
Mais là non. C’est nono.
(Si tu veux lire la chronique voici un lien qui te le permet sans générer de trafic sur le site web du Journal de Montréal : http://www.donotlink.com/framed?850585 )
Photo: Flikr Creative Commons
